Bogotá est une ville dans laquelle je me suis tout de suite senti bien. Elle se situe pourtant à 2640 mètres d’altitude. Il y fait froid pour un pays du Sud (entre 10 et 20 degrés). En cette période, les pluies sont fréquentes et intenses. Je me suis retrouvé un soir sans parapluie, avec une veste imperméable, à devoir marcher dix minutes jusqu’à mon hôtel. A mon arrivée, j’étais mouillé jusqu’au caleçon ! Selon des chiffres de 2015, il s’agit de la quatrième plus grande ville d’Amérique latine, après Sao Paulo, Mexico et Lima. Le trafic y est souvent congestionné. Se déplacer d’un quartier à l’autre de la ville peut parfois prendre une heure. Les transports publics sont encombrés et peu confortables, bien que relativement rapides.
Qu’aurait donc d’agréable une ville ainsi décrite ? Comme je l’ai mentionné dans l’article précédent, je m’y suis trouvé accueilli par des gens rencontrés en voyage, qui m’ont fait visiter la ville, reçu en famille pour un repas et invité à différents événements culturels. J’ai découvert la ville à travers le regard de ses habitants, me distanciant de la position du touriste quelconque. Cela a probablement fait la différence.
Le quartier central de la ville, la Candelaria, en dehors des bâtiments historiques, comprend une bonne dizaine de musées d’une grande envergure. Loin de les avoir tous visités, le Museo del Oro et le Museo Nacional sont ceux qui m’ont le plus impressionné. Le premier présente une collection de bijoux et de parures de l’époque précolombienne, selon les différentes régions et ethnies qui occupaient le pays à cette époque. Le deuxième est une musée historique, qui, commençant par présenter des céramiques précolombiennes, poursuit avec la période de la décolonisation pour terminer par une réflexion sur l’identité actuelle de la Colombie. Des documents historiques et des oeuvres d’art permettent de se faire une idée sur l’histoire complexe de la constitution de ce pays.
Par hasard, je me suis trouvé dans la ville le jour où les FARC et le gouvernement ont signé de nouveaux accords de pays, au théâtre national, Teatro Colon, datant de plus d’un siècle. Dans cette institution se produit plusieurs fois par semaine l’orchestre philharmonique de Bogotá. La vie culturelle de la capitale colombienne est ainsi très riche. J’ai eu l’occasion d’assister à un spectacle de danse contemporaine, ainsi qu’à plusieurs concerts de rock, emmené par mes connaissances bogotanaises.
La ville est divisées par quartiers, certains peu fréquentables, mais d’autres très charmants, dans lesquels l’on peut se déplacer à pied, passer de cafés en boutiques et flâner au gré des nombreux espaces verts. On a le sentiment de déambuler dans une ville européenne et non dans une mégapole des Amériques.
Au nord de la ville, dans une agglomération nommée Zipaquira, j’ai visité une mine de sel, au fond de laquelle les ouvriers, dans les années cinquante, ont érigé une cathédrale, retrouvant ainsi spiritualité dans un travail pénible et dangereux. Le lieu est impressionnant dans ses dimensions, empreint d’un mysticisme qui n’a pas laissé indifférent l’athée convaincu que je suis.
L’offre touristique de Bogotá est abondante. Il faudrait plusieurs semaines pour s’en lasser. Après avoir passé quelques jours au Sud du pays, dans la ville de Popayan, et avant de faire le saut vers l’Equateur et les Galapagos, j’ai décidé d’y repasser quelques jours pour poursuivre mes découvertes et retrouver les gens qui m’y ont accueilli.