Between Hillbilly and Race Music

En voyageant de Nashville à Memphis, on quitte progressivement la hillbilly zone pour entrer dans la race area, pour reprendre deux adjectifs qui désignaient les chants des communautés blanches et noires du Sud des Etats-Unis au début du 20e siècle. La population afro-américaine est donc beaucoup plus présente à Memphis. La ville porte l’histoire chargée de la cohabitation des deux communautés. C’est notamment ici, au Lorraine Motel, transformé aujourd’hui en National Civil Rights Museum, que le Dr. Martin Luther King fut assassiné. Ainsi, bien que Memphis connaisse une activité économique importante, notamment dans l’import-export, la pauvreté se ressent encore clairement dans certains quartiers, essentiellement afro-américains.

Au niveau musical, les rapports entre les deux communautés sont également complexes. A l’est du centre-ville se trouve le Sun Studio, créé par Sam Philips en 1950, à l’origine pour enregistrer de la musique afro-américaine. Il doit cependant son succès à des musiciens blancs qui ont intégré les rythmes du gospel et du blues aux chansons issues de la country : Elvis Presley, Johnny Cash, Carl Perkins et Jerry Lee Lewis : le Million Dollar Quartet.

Au sud du Sun Studio, le musée Stax présente l’histoire du légendaire label de musique soul, Stax Records, ayant produit Otis Redding, Rufus Thomas et Isaac Hayes notamment. Cette maison de disques a elle aussi été fondée, en 1961, par un blanc : Jim Stewart, qui, lui, a permis à des légendes de la musique afro-américaine d’éclore.

L’histoire de la ville est ainsi entremêlée par le développement de deux cultures, chargées d’un passé marqué par les échanges et les oppositions, dont les traces se ressentent encore fortement à ce jour.

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