Histoires cubaines : La Habana

Après deux semaines passées à la Havane, je me décide à vous donner des nouvelles. Les photos seront moins nombreuses, mais mon envie de vous raconter quelques histoires dans ce pays l’emporte sur les complications techniques que l’on peut rencontrer à Cuba.

La Havane est décrite, dans mon guide touristique, comme la ville de tous les paradoxes. Je le confirme. C’est une ville très intense, où l’on passe rapidement du rire aux larmes, des larmes aux rires et parfois les deux en même temps !

Le centre de la Havane est bruyant et sale. La température y est étouffante en cette période, s’il ne pleut pas de la journée. Les « jineteros » (rabatteurs) qui sévissent dans les endroits touristiques sont pénibles et harcelants, selon des méthodes longuement et finement éprouvées. Tous les matins, je me déplace à vélo pour aller à l’Université suivre des cours d’espagnol. J’y subis les gaz d’échappements des vieux bus achetés en Chine, qui parfois piquent les yeux tellement ils doivent être polluants. Partir à la recherche d’un article un peu complexe à trouver (un linge de bain par exemple) peut être un labeur de plusieurs jours. J’ai compris le système global des transports publics au bout d’une semaine seulement. On peut prévoir d’aller voir un musée ou un concert et se retrouver devant une porte fermée ou une programmation tout à fait différente de celle que l’on avait lu.

Malgré cela, Habana Vieja, la vieille-ville, est magnifiquement restaurée et qui sait ouvrir l’œil dans le reste de la cité découvre du beau à chaque coin de rue. Les vols de vélos sont très fréquents à la Havane. Quand je vais à l’université ou en ville, je laisse donc le mien dans des parkings surveillés prévus à cet effet. Très vite, les gens m’ont reconnu et, chaque jour, nous avons notre petite conversation sur la météo ou le programme de la journée. Nous nous saluons alors, contents de nous retrouver le lendemain. En utilisant les taxis collectifs, on peut se délecter d’un voyage, le long d’une avenue de la ville, dans une Chevrolet des années 50 magnifiquement maintenue en état. Une conversation avec un chauffeur de taxi peut aborder, de manière très intéressante, son niveau de vie par rapport à d’autres citoyens du pays et sa vision de l’avenir de Cuba. J’ai finalement participé à un vernissage de grande qualité artistique, en sirotant un Cuba Libre sur la terrasse d’un ancien palais donnant sur le Malecón et l’océan.

Voilà quelques exemples de ma vie intense havanaise. Après deux semaines, j’ai tout de même pu découvrir quelques havres de paix : un centre culturel en plein air offrant musique, artisanat et nourriture, les jardins d’un des anciens hôtels de la ville, un simple et sympathique restaurant de mon quartier. Ma santé mentale s’en trouve ainsi ménagée ! Mais, au moment de quitter la ville, j’aurai certainement le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux.

A la prochaine histoire cubaine !

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