Vous l’aurez certainement appris par un quelconque canal d’information, Cuba s’est trouvé cette semaine menacé par un violent ouragan, le dénommé Matthew, force 4/5.
Avant son arrivée, je me trouvais dans la ville de Trinidad, à la frontière de la zone menacée, ne pouvant plus poursuivre mon voyage dans l’est du pays. En bon touriste occidental indécent, j’ai été me réfugier dans un Éden de nature et de plage, Playa Larga, à la pointe de l’historiquement célèbre Baie des cochons. J’y ai passé quatre jours, logeant dans une maison avec accès direct à la mer, partant en excursions pour observer les oiseaux de cette région protégée, faire du snorkeling, aller visiter le musée du débarquement américain de Playa Girón ou simplement me baigner depuis ma terrasse. Une pause agréable dans la succession des villes cubaines, somme toute assez frénétiques, de mon voyage.
Durant mon séjour, j’ai malgré tout maintenu un œil avisé, et un peu inquiet il faut bien l’avouer, sur les informations télévisées (pas de wifi dans la région). J’y ai découvert un pays structuré et organisé, diffusant régulièrement une information et des prévisions de qualité, face à un phénomène naturel potentiellement très dangereux. Le passage de Matthew a été le sujet de mes conversations quotidiennes avec les habitants de Playa Larga.
Les dommages de l’ouragan ont finalement été moindre. Ne touchant en effet que la pointe est de Cuba, les villes de Guantanamo et de Baracoa sont les seules à avoir subi des dégâts. L’État est déjà actif à réparer les installations publiques, ainsi que les maisons des particuliers. Il n’est pas question de faire intervenir des assureurs soupçonneux, prolongeant leurs investigations afin de s’en tirer à moindre frais, mais de reconstruire la Patrie révolutionnaire ! Ayant visité une exposition à la Nouvelle-Orléans sur le passage de Katrina, la différence de prise en charge gouvernementale saute aux yeux, même si les deux événements sont de tailles peu comparables. Le sentiment d’unité et de solidarité est très présent à Cuba dans le discours des autorités. Pour combien de temps ?
Ma terrasse à Playa Larga :
