Richesses colombiennes

Je me suis aperçu, depuis que je voyage en Colombie, que je m’étais construit une image du pays très réduite : grands espaces de nature, villes dégradées par la violence et histoire du 20e siècle étroitement liée à la drogue et à la guerre civile. Telles étaient mes seules représentations.

Je peux aujourd’hui dire que la Colombie est bien plus que cela. Il s’agit d’un pays d’une immense richesse. Tout d’abord effectivement naturelle, comme j’ai pu le décrire dans l’article précédent. Les ethnies précolombiennes détenaient ensuite une production d’or impressionnante, créant des bijoux et des objets de grande finesse. Les colonisateurs se sont empressés de piller et de massacrer les populations. Il n’en reste pas moins que ces pièces font partie du patrimoine colombien. On peut en voir de nombreuses, dans un bel agencement, au musée de l’or de Bogotá.

Pour conclure, c’est la gentillesse et la générosité dont font preuve les gens qui m’ont le plus surpris et touché. La politesse est définitivement une caractéristique colombienne. Des formules comme « a la orden » (« à votre service ») ou « con mucho gusto » (« je vous en prie ») sont constamment employées dans les professions de services. Les Colombiens sont des animaux sociaux. Il est très facile et naturel de lier la conversation avec n’importe qui, dans n’importe quel endroit. A trois reprises, j’ai littéralement été pris en charge par des gens rencontrés : deux musiciens de rock, habitant Bogota, avec qui j’ai passé trois jours dans un parc naturel et que je revois maintenant que je suis dans la capitale, les parents de la femme d’un ami avec lesquels nous fîmes route commune dans une ville voisine et qui ont tenu à me faire découvrir la région durant le trajet et une professeur d’université, rencontrée dans des bains thermaux avec sa fille et une amie, avec laquelle j’ai effectué plusieurs visites et tenu des conversations passionnantes sur la Colombie et les rapports entre les différentes cultures.

Les Colombiens sont très fiers des richesses de leur pays et prêts à s’engager personnellement pour les faire découvrir à l’étranger de passage. Ces rencontres entre parfaits inconnus sont remplies de générosité et de partage. C’est sûrement cette générosité des formes que l’on retrouve dans les peintures de Fernando Botero.

Une des personnes avec laquelle j’ai passé certains de ces moments m’a mentionné : « les Colombiens sont prêts à tout partager, jusqu’à leur pauvreté ! ».

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