Mère Nature

Pachamama, Madre Tierra, Mother Earth, Mère Nature : dans chaque langue, la nature possède son qualificatif lié à la maternité. La Colombie regorge de richesses naturelles, préservées dans des parcs nationaux et des zones protégées. J’en ai jusqu’à présent visité deux : le Parque Tayrona, à l’est de Santa Marta, sur la côte caribéenne, et la réserve Kasaguadua à Salento, dans la région productrice de café proche de Medellín.

Le Parque Tayrona est l’un des parcs naturels les plus visités de la Colombie. D’une dimension de 15000 hectares, au pied du massif de la Sierra Nevada, il est délimité de plages d’un côté et de montagnes de l’autre. Les paysages sont stupéfiants, d’une impressionnante diversité. De nombreux animaux y ont élu domicile. Grenouilles, vautours, perroquets, toucans et un crocodile qui a défrayé la presse locale sont les quelques-uns que j’ai rencontré. En grimpant un millier de mètres, entre rivières et rochers massifs, on rejoint la ville précolombienne de Pueblito, encore habitée par quelques familles indigènes.

Les dimensions de la réserve Kasaguadua sont bien inférieures. Composée de 14 hectares, cette forêt tropicale est gérée par trois passionnés, qui préservent et développent sa biodiversité. Ils y ont également construit un lodge, en harmonie avec cet écosystème, au confort digne d’une auberge, dans lequel on se retrouve comme en famille. Le visiteur est invité à parcourir les sentiers de la propriété, tentant de retrouver son chemin entre ponts, lianes et forêts de bambous. Depuis Salento, j’ai également effectué une randonnée dans le Valle de Cocora, célèbre pour ses palmiers aux hauteurs vertigineuses et ses colibris apprivoisés.

Dans les déplacements constants de mon voyage, j’ai rencontré en ces deux lieux refuge, calme et repos, éloigné du monde, dans un moment bienvenu, hors du temps. C’est peut-être ainsi que s’exprime la fonction maternelle protectrice de la nature. Dans la réserve Kasaguadua, j’ai fait un rêve très agréable, durant lequel, pour un petit moment de mon voyage, j’étais revenu à la maison.